La météo est du genre 2 jours de mer** pour une journée de beau avec une forte tendance à voir les journées avec un temps pourri de plus en plus nombreuses.
On trace donc vers le Parc National de la Gaspésie. On fera un arrêt au Phare de la Renommée. C’est d’ici que Marconi a envoyé le premier signal radio. L’endroit deviendra la première station radio Maritime d’Amérique du Nord !
On continuera notre chemin jusqu’à atteindre le Parc National. Il est à noter que nous le ferons via le chemin des écoliers et sous le déluge.
Il est aussi important de préciser que quand j’écris «chemin des écoliers», je parle du vrai chemin. Au sens figuré comme propre. J’entends par « chemin », le genre de chemin où tu te dis :
Petit 1 : « Non décidément j’aurais pas du prendre cette route, si on peut encore appeler ça une route.»
Petit 2 : « On va percer bordel, on va percer ! », car tu roules sur des cailloux gros comme une balle de tennis et taillés à la serpe.
Petit 3 : « Bordel c’est un ruisseau devant où c’est le chemin qui continue ? »
Petit 4 : « Attends tu as vu la gueule de la montée, on va jamais arriver en haut !!! »
Petit 5 : « Attends le chemin est fermé là ? Ils nous font faire un détour de 30km…sur un autre chemin.
Et oui au final on traversera tout l’Est de la réserve des Chics-chocs dans ces conditions, sous le déluge, sans réseau téléphonique au cas où. Et le pompon : on ne verra rien. Pas une seule bestiole sauvage ne viendra nous traverser devant le nez !
Aparté important sur le cellulaire dans le coin : dans les parcs on nous donne systématiquement une brochure pour nous indiquer les choses à faire et à ne pas faire pour être un randonneur responsable & autonome.
À CHAQUE FOIS, la première règle est : « Ne comptez pas sur votre cellulaire, il n’y a aucun réseau dans le Parc ». La deuxième : « Les secours étant éloignés et les accès aux sentiers difficiles pour les équipes de secours, il est conseillé de toujours avoir de quoi gérer les premières urgences avec soi ».…ambiance
Revenons à nos moutons, on arrive enfin au centre des services du Parc National de Gaspésie. Toujours sous le déluge, mais entier sans avoir crevé. On se pointe à l’accueil pour prendre 2-3 renseignements.
Et bien vous savez quoi, on se souviendra toujours de la tête du gars du Parc, quand on lui a dit par où on était arrivé !!! On lui annonce qu’on arrive de la route 16. Il nous demande si elle est praticable avec une voiture standard. On lui répond non. Il demande ce qu’on a comme voiture. On lui répond un van. Et là il y a eu comme un bug…C’était un mélange de : Tocard de touriste +, mais il ne vous est rien arrivé? + ostie de cave de touriste de tabernouche ils sont complètement fondus les deux jeunes !!
Une fois ses esprits retrouvés, on papote météo, et belles randonnées. On en arrive à la conclusion que dans le Parc, LA rando à faire c’est l’ascension du Mont-Albert.
Deux options : l’ascension en aller-retour : 5h de marche. 800m de dénivelé positif ou le grand tour de 16km donné pour 6-7h avec aussi les 800m de dénivelé réparti sur 5km soit une pente moyenne de 16% ! Ça va faire les mollets ! Évidemment, on opte pour la seconde option !
Debout 6h du mat, le temps est couvert, mais ça va se lever. La météo annonçait du beau pour toute la journée ! 7h on est chaud patate, 7h15 on attaque la montée ! la météo est « standard » ciel gris, pas de pluie, température normale de saison.
Ça pique sans plus, on monte tranquillement, motivé par les 13km carrés de plateau sommital abritant le seul troupeau de caribous du Québec, qui nous attendent.
Pendant la montée on percute vite que la météo va nous jouer un tour, mais on grimpe ! On y est, on y va ! On arrive rapidement en haut, enfin en deux heures quoi ! ^_^
Alors comment vous décrire le sommet … eh bien c’est simple :
La brume restreint notre visibilité à 5m grand max quand ce n’est pas 1m.
Il y a un vent à arracher des bois de caribous
Il fait pas loin de – 8000°C. L’humidité sur nos SoftShell gèle instantanément.
Et un put*** de Névé nous barre la route sur bien 60-70m
Là à ce moment-là tu es rapidement partagé entre : l’excitation du moment et le sentiment que tu as de fortes chances de te coller une méchante correction voir d’y rester si tu te perds.
Une corde traversant le Névé attire rapidement notre attention. On hurle pour s’entendre. On traverse le Névé avec prudence et on est clairement content d’avoir nos bâtons avec nous, car le Névé est 100% de glace. La pente est bien marquée et nous assure une sacrée tripotée de bleus si on vient à glisser.
Le Névé traversé, on arrive dans un no man’s land d’épinettes et de bruyère, on n’y voit que dalle. Le chemin a disparu pour laisser place à une trace qui se rapproche plus d’un passage d’animaux que d’un sentier de randonnée.
Discussion au sommet (celui-ci est digne de Laurent Ruquier) on fait quoi ? On est vraiment partagé entre l’excitation du moment, le fait de savoir qu’on est à 50-100m du sommet et que le sentier doit être quelque part sur notre droite.
Une fois de savants calculs effectués, on conclut que nous ne sommes pas de taille à affronter 13km carrés de plateau balayés par le vent, le brouillard, le tout en n’y voyant pas à 5m. On joue la sécurité, on rebrousse chemin !
Le Névé nous procurera notre petite dose d’adrénaline, car punaise ça descend et ça glisse bien !!
De retour à la voiture, on est bien tanné, la météo est toujours en mode déluge, on décide de tailler la route direction Québec City !
Un arrêt à Matane, nous donnera l’occasion de nous voir offrir une bonne douche chaude au Yatch Club de Matane ! Un grand merci à eux !!
Sur la route on croisera le centre d’art qui fait aussi restaurant de la famille Gagnon. Un coucher de soleil et de bien étranges sculptures donneront l’occasion de faire de jolies photos !
On visitera le lieu Historique du Phare de la Point-au-Père. C’est de là qu’anciennement les pilotes du Saint-Laurent embarquaient sur tous les navires pour les conduire sur le fleuve. Car oui aucun bateau marchand ne peut être conduit dans le Saint-Laurent par une autre personne qu’un pilote officiel formé par la marine locale.
Ensuite Direction Québec City pour fêter la Saint-Jean boucler 2-3 affaires, revoir les amis et préparer la suite !!!
Super sympas ces articles et ces photos!
Vraiment un plaisir à lire et de belles images.
je suis particulièrement impressionné du fait que tu/vous arrives/arriviez à publier aussi rapidement 😉
Moi ça traine, mais tout vient à point à qui sait attendre. Je suis en train d’écrire un article et j’ai plein de photos à publier 😉
Bise