Sugar Dady

Sur notre « bucket List » Québécoise, il y avait un passage obligatoire dans une cabane à sucre. On a pas mal regardé ce qu’on pouvait faire aux alentours de Québec, mais on n’a jamais rien trouvé de transcendant.

Il y a bien des cabanes à sucre sur l’île d’Orléans, mais ça ressemble plus à une usine à touriste, qu’à une cabane à sucre typique. Ce genre d’endroit est vraiment bien pour une sortie entre amis, pour manger et danser. Mais pour découvrir comment on fabrique le sirop, être au plus proche de la tradition , on peut faire mieux.

On commençait à sérieusement désespérer quand un jour notre amie québécoise rencontrée dans un cours de remise à niveau des premiers secours, nous invite à venir avec chez ses grands-parents dans la Beauce pour découvrir la tradition de la cabane à sucre ! Ni une ni deux : challenge accepté !!!

Direction la Beauce, la région à l’Est du Saint-Laurent, dans un petit coin perdu, séparé des USA par une simple petite rivière !

La première visite se fait dans une érablière de famille à taille humaine. Une centaine d’entailles, pas de grosse machinerie, etc… la tradition à l’ancienne.

Arrivée à destination, on a droit à un accueil ultra chaleureux de la part de la famille québécoise. Un petit tour de ski-doo et nous voilà sur les lieux.

En route vers la cabane !

Le bois traversé est rempli des fameux seaux accrochés aux arbres. Des tuyaux partant d’un gros bidon placé de façon centrale se dirigent vers la cabane dont la cheminée fume ^_^.

L’endroit sort tout droit d’un conte de Grimm.

La Cabane !

On rentre dans la cabane, on est accueilli par un grand-père gaillard comme pas deux, des mains qui ont du avoir 10 000 vies, on sent l’homme du bois comme il disent ici. Il est accompagné d’un petit bout de femme, au caractère bien trempé, qui d’une poigne de fer dans un gant de velours chaperonne tout ça !

L’accueil est simple et sincère, on est comme chez nous en fait. En 5min on est assis autour de la table, avec une bière dans la main.

Frigo Québécois

On discute de tout et de rien, les questions fusent dans tous les sens, chacun est curieux de tout savoir de l’autre. Moment d’échange magique.

On apprend tout de la fabrication du sirop d’érable !

Chaque arbre est entaillé, puis on insère un « chalumeau », on dispose un seau dessous et on patiente. Goutte par goutte l’eau d’érable remplit le seau.

La fameuse goutte

Une fois le seau rempli, il faut courir les érables. On chausse les raquettes et nous voilà partis ! On vide les seaux dans une « chaudière » (gros bidon « collecteur) et tout part dans la cabane uniquement par le jeu de la gravité !

Courir les érables

Dans la cabane est disposée une grosse cuve dans laquelle arrivent tous les tuyaux des différentes chaudières.

De la cuve, l’eau d’érable part dans une bouilleuse. Là un jeu de bassin de décantage permet, tout en faisant bouillir l’eau d’érable, de concentrer les sucs du sirop d’érable.

La cuve de réception sur la droite et la connexion avec la bouilleuse
La bouilleuse !

Des thermomètres sont positionnés partout sur le parcours de la bouilleuse pour bien contrôler tout cela, car le secret réside dans la température de « cuisson ».

Contrôle moderne

L’oeil affuté du grand-père valide le moment où on peut  ouvrir la vanne finale pour libérer le sirop d’érable !

Contrôle façon locale !
Le Graal !

Et voilà on va pouvoir gouter !!!! Miam miam !!!! À ce moment plusieurs clans s’opposent. Ceux qui veulent goûter directement à la sortie de la bouilleuse et ceux qui veulent manger la fameuse tire d’érable. Pour ne pas faire de jaloux, nous on va gouter à toutes les formes!

Pour la tire d’érable, il faut rebouillir le sirop pour le rendre plus onctueux. On sort pendant ce temps-là, chercher de la bonne neige blanche que l’on tasse dans un récipient. On viendra y déposer le sirop bouilli pour le faire durcir.

On rebout le sirop pour la tire !!

On oublie les petits bâtonnets façon « bâtonnet d’esquimau » qu’on trouve dans les versions touristiques, ici on parle de spatule en bois de bonne taille pour s’aider à récolter le sirop solidifié !!

Verdict : C’est ultra giga super bon !

La tire est une des formes de dégustation traditionnelle. Mais il y a aussi le beurre de sirop d’érable. On brasse le sirop d’érable pour l’oxygéner et lui faire prendre une consistance de « beurre de cacahuète ». On peut agrémenter le tout de peanuts, histoire de donner un peps salé !

Les armes !

Tout est délicieux, on prend une bonne dose de sucre !!!

Bataille !!!!
Préparation pour le beurre d’érable
Fin de match !

Le temps des au revoir arrive rapidement, il nous faut partir à la rencontre de la suite de la famille.

On se dirige donc vers la seconde cabane à sucre. L’accueil est tout aussi chaleureux qu’à la première visite. On retrouve un couple quasi à l’identique du premier. Monsieur a eu mille vies de travailleur du bois. Madame petite et pétillante, mais au fort caractère 😉

L’infrastructure est plus importante. Il y a effectivement aux environs de 5 000 entailles. Tout est mécanisé. Point de seau ici, tous les arbres sont sous « perfusion » le chalumeau est directement relié à un réseau de tuyau qui converge vers la cabane.

Arbre sous perfusion
Chevelu de câbles !

Dans la cabane, une pompe permet d’aspirer toute l’eau d’érable. Ici la topographie du terrain ne permet pas de jouer avec la gravité.

Collecteur / pompe

Une fois l’eau récoltée, elle passe dans un séparateur qui effectue une première séparation de l’eau pure et de l’eau d’érable.

Eau pure
Eau d’érable séparée de l’eau « pure »

L’eau pure servira pour nettoyer les lieux. L’eau d’érable plus concentrée part dans la bouilleuse ( qui est bien 5 fois plus grande que dans la première cabane).

Bouilleuse XXL

Là aussi, monsieur veille d’un oeil aiguisé sur tous les thermomètres tout au long du parcours. Tout fini dans de gros barils qui partiront dans une coopérative de vente. La cabane produit environ 5 000 litres de sirop pour la saison.

Ambiance studieuse

 

Vérification taux de sucre

On apprendra qu’il faut 40 litres d’eau pour faire 1 litre de sirop d’érable. On apprendra aussi qu’au Québec il existe plusieurs types de sirop d’érable, le A, le B, le C. La différenciation se fait en fonction de l’onctuosité du sirop. En Europe, on n’a pas se privilège tout est mélangé, ce qui pour les Québécois, est un sacrilège !!

Nous en profiterons pour refaire une dégustation complète de toutes les formes de sirop d’érable. C’est toujours aussi bon !!

On partira vérifier toute la tuyauterie en raquette. Car ici point de place pour les fuites ! Rien ne se perd !

Le réseau de tuyauterie

Le départ se fera en fin d’après-midi, avec un départ remarqué de notre van. Bin oui ce n’est pas un 4 pattes et la cote est rude et boueuse. Un gros truck québécois nous sortira de cette mauvaise passe !

Remorquage !

Au passage le grand-père a changé son vieux quatre pattes pour un tout nouveau Ford F-350 Super Duty. Le 4×4 est gigantesque. Le cockpit est aussi grand que notre appart, les rétroviseurs m’arrivent aux épaules ! Sous le capot un gros V8 6.2 de cylindrée…l’Amérique sur roues !!!

La cabane n’est pas petite, le 4×4 est juste énormissime !!!!

Sur la route du retour, on croisera une bande de jeunes chevreuils ! Ambiance Québécoise jusqu’au bout !

 

4 thoughts on “Sugar Dady

  1. christophe edith 13 avril 2014 / 23 h 11 min

    ça fait toujours envie !!! les photos sont top !!! je veux goûter le sirop d’érable moi aussi !!! lol !!!!

  2. papounet 18 avril 2014 / 20 h 07 min

    on s’y croit . …magnifique et quel plaisir de partager ces moments avec vous . Dans une semaine et un jour nous y serons .Youpi ; Papounet

  3. Tata M 10 mai 2014 / 10 h 42 min

    Surprise de voir que l’eau d’Erable est si claire au départ! Super documentaire! XX

  4. David Rancourt 28 mai 2014 / 4 h 30 min

    Mis à part quelques petits trucs …. ce récit est réaliste 🙂 #unvraibeauceron

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